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Redécouvrons le passé:
1744 /Marie Poussepin : l’ouvrière de la Providence

Notre Histoire avec Marie

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1744

Marie Poussepin : l’ouvrière de la Providence

Marie Poussepin : l’ouvrière de la Providence
« Le quatorze octobre mil six cent cinquante trois fut baptisée par moy, curé soussigné, Marie, fille de Claude Poussepin et de Julianne Fourrier. Le parrain a esté Estienne Drouet et la marraine Marie Poussepin. » Ces quelques lignes extraites du registre de catholicité de Saint-Pierre de Dourdan, suffisent à introduire celle dont, à grands traits, nous essaierons d’évoquer la vie.
Sœur Dominique Régli Responsable des archives des Sœurs de la Charité Dominicaines de la Présentation
Sœur Dominique RégliResponsable des archives des Sœurs de la Charité Dominicaines de la Présentation
Une ville meurtrie. Dourdan (Essonne), petite ville à 50 km au sud-ouest de Paris, relevait à l’époque de l’évêché de Chartres. Elle a subi les guerres de Religion au XVIe siècle, puis les troubles de la Fronde au siècle suivant. Entre 1652 et 1653, aucune terre n’a été cultivée. Il y eut même une épidémie de peste. Saint Vincent de Paul, en personne, a dû y venir soutenir trois de ses Filles de la Charité qui soignaient à l’hôpital.

Une famille nouvelle dans le pays. Originaire de Paris, composée de petits notables, la famille Poussepin s’installe dans le nord de la France, puis à Sainville (Eure-et-Loir) et enfin à Dourdan. Claude, le père de Marie Poussepin, naît à Dourdan, y grandit, y ouvre une fabrique de bas de soie et y épouse une jeune veuve, Julienne Fourrier. Cette union durera 24 ans et sera heureuse. Tous deux s’accordaient dans les mêmes sentiments chrétiens. Ainsi, dès la création à Dourdan, en 1663, de la Confrérie de Charité, Julienne Fourrier s’y inscrit et en devient la trésorière. Selon les documents de l’époque, la famille avait de très bonnes relations avec son curé Étienne Legou. Marie Poussepin, baptisée le 14 octobre 1653 dans l’église Saint-Pierre, est l’aînée de sept enfants. Elle suivit certainement les cours ouverts et gérés par de pieuses femmes, rue de la Foulerie, pour mettre en pratique les édits du roi. Cependant, jusqu’à ses 22 ans, elle reste « à la maison » avec sa mère, l’accompagnant dans ses visites aux malades et aux pauvres, en « bonnes dames » de la Confrérie de Charité.

Une jeune femme engagée dans le monde. Mais en 1675, madame Poussepin décède. Ses funérailles ont lieu le 17 juin. Désormais, Marie  Poussepin a son chemin tout tracé : soutenir son père, diriger la vie domestique, élever son jeune frère Claude, alors âgé de 10 ans, et préparer son avenir. Son père traverse un moment difficile à son atelier de bas de soie. Aussi, très rapidement, il fait don de l’entreprise à sa fille avant sa maladie et sa mort en 1683. Elle en prend la direction et s’occupe de la formation des apprentis, y compris sur le plan moral pour que les jeunes évitent la débauche. Surtout, elle décide de transformer les outils de travail en acquérant de nouvelles machines pour fabriquer non plus des bas de soie fabriqués à la main et à l’aiguille, mais des bas de laine au métier à tisser, sur le modèle anglais. L’atelier devient le premier en France à utiliser la force mécanique. Cela modifie aussi en profondeur la formation des apprentis et leurs conditions de travail. Ainsi, Marie Poussepin peut transmettre à son frère, lors de son mariage, une exploitation prospère qui assurera la richesse de la ville de Dourdan.

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Une jeune femme engagée spirituellement. En même temps que Marie Poussepin est responsable de l’atelier, on note l’appartenance active de la jeune femme à la Confrérie de Charité de Dourdan, mais aussi son appartenance spirituelle au Tiers-Ordre dominicain. Une fraternité existait dans la ville depuis 1690 environ. On faisait souvent appel aux Frères dominicains pour prêcher l’Avent et le Carême, c’était une fraternité séculière avec une vraie richesse évangélique. 
Naissance d’une vocation. Le Seigneur appelle Marie à une vocation plus large que la direction d’un atelier et lui demande de se mettre à son seul service. En 1696, lorsqu’elle découvre l’ignorance religieuse et la misère du village de Sainville, à 17 km au sud de Dourdan, elle choisit de tout quitter pour se dévouer totalement « au service de la charité » et « à l’utilité de la paroisse ». De quelle manière ? Marie forme « une communauté du Tiers-Ordre de saint Dominique, pour instruire la jeunesse et servir les pauvres malades » à laquelle elle donne tous ses biens. Elle constitue des groupes dont elle devient responsable, en leur consacrant tout son zèle pour la visite des malades, des veuves et des mendiants. Il s’agit d’un ordre féminin non cloîtré qui peut exercer la charité envers tous les habitants du village. Il prendra plus tard le nom de Sœurs de charité dominicaines de la Présentation de Tours.

À  Sainville en 1696.  Selon quelques actes de baptême à Dourdan, où Marie Poussepin signe comme marraine, nous pouvons dater la fondation à Sainville de janvier 1696. Marie Poussepin s’installe à Sainville, d’abord en location, puis, à peine un an après son arrivée, elle achète une maison avec sa terre, qu’elle continuera à agrandir au fur et à mesure de l’accroissement des membres de la  Congrégation. Les Sœurs gagneront leur vie par le tissage, tandis qu’elles aideront gratuitement les indigents.

Quelles sont les vues de la Fondatrice ? Elle l’écrira elle-même au début des Règlements : « Cette communauté est une assemblée de filles, unies ensemble pour se consacrer d’une manière particulière au service de Dieu et du prochain. Leur fin est d’imiter par leur conduite la vie que Notre Seigneur a menée sur la Terre  et de marcher sur les traces de ces saintes personnes qui, appliquées au-dedans de leurs maisons aux exercices de piété, se livraient au-dehors à tout ce que la charité pouvait leur inspirer, c’est celle de toutes les vertus que Notre Seigneur nous a recommandée davantage et qu’il a pratiquée avec tant de soin que toute sa vie en a été un exercice continuel. Les Sœurs feront tous leurs efforts pour entretenir en elles cette divine vertu. » Cependant, il y a une hiérarchie dans ces œuvres de charité miséricordieuse : les biens spirituels doivent accompagner les dévouements temporels. Ainsi, on donne l’instruction indispensable aux orphelines et aux petites filles, mais en même temps on s’efforce de porter partout la connaissance de Jésus-Christ. On visite les malades pour les consoler et les assister, mais on aura souci en même temps du bien de leurs âmes et de la réception des sacrements.
Marie Poussepin est aussi cohérente en cette audacieuse fondation : seule, elle ne peut mener à bien cette charité quasi « universelle ». Elle va donc faire collaborer celles qu’elle enseigne à son œuvre : ainsi le premier objectif, le secours aux orphelines, devient le moyen de réaliser les deux autres et de les étendre à d’autres paroisses.

Après la reconnaissance.
Marie Poussepin est à l’origine de 20 fondations entre 1697 et 1742, avec une période plus creuse entre 1712 et 1724 où elle fait les démarches auprès des Autorités royales et obtient enfin la reconnaissance de sa Congrégation par les Lettres patentes, octroyées par le roi Louis XV. À partir de 1724 et l’obtention des Lettres patentes, l’œuvre continue donc avec une sécurité vis-à-vis de l’Église. Les demandes de fondations reprennent. Les communautés s'implantent principalement dans les proches régions autour de Chartres, à quelques exceptions  près. La réputation de sérieux et de l’efficacité des Sœurs de Sainville se propage. Toutefois, l’âge est là. Marie Poussepin reste la Prieure, mais c’est Sœur Agnès Revers, qui est dite Supérieure ; celle-ci signe l’ouverture de nouvelles communautés, plus ou moins lointaines de Sainville : Puiseaux (Loiret), Saint-Fargeau (Yonne), Joigny (Yonne), Milly (Essonne), Coubron (Seine-Saint-Denis). En 1725, l’œuvre compte déjà 20 établissements répartis dans six diocèses. En 1737, Marie Poussepin rédige son testament, véritable appel à vivre « dans l’exercice de la charité : envers Dieu, s’attachant avec une fidélité inviolable à l’observation la plus exacte des maximes de l’Évangile. Envers le prochain, tout particulièrement par les œuvres de leur Institut : les malades pauvres et les petites écoles ».

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Les derniers moments. Son grand âge contraint Marie Poussepin à garder la chambre. C’est de là qu’elle suit la vie de la communauté. Le 24 janvier 1744, s’achève son existence terrestre, à 90 ans passés. Les Sœurs sont alors au nombre de 113. La fondatrice est inhumée à la chapelle de Sainville, chez ses filles. Après les événements de la Révolution et des années qui suivirent, ses restes furent retrouvés sous la chapelle et transférés à la chapelle de la Maison Mère, à Tours.

La reconnaissance de l’Église. Le 20 novembre 1994, jour de la célébration du Christ-Roi, le pape saint Jean-Paul II béatifie Marie Poussepin, en même temps que deux autres religieuses françaises, un religieux français et un religieux italien. Pour l’occasion, un santon à l’effigie de Marie Poussepin est créé par Jacques Cassegrain, fabricant à Jainville (Eure-et-Loir). Lors de la rénovation de la carte du diocèse de Chartres, les églises autour d’Auneau (Eure-et-Loir) ont choisi le patronage de Marie Poussepin pour nommer leur nouvelle paroisse.

Compléments
Sources documentaires

3 propositions pour construire l'avenir

Les 3 propositions que Sœur Dominique Régli a faite le samedi 15 janvier 2022

Engagement

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qui invite à suivre Jésus. 

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Formation

Qu’est-ce que la vocation ?
La réponse de Sœur Nathalie Becquart.

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Prière

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avec Marie Poussepin.

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