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Redécouvrons le passé:
1231 /Saint Antoine de Padoue, le saint que tout le monde aime

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1231

Saint Antoine de Padoue, le saint que tout le monde aime

Saint Antoine de Padoue, le saint que tout le monde aime
Antoine (1195-1231), « le saint de tout le monde » selon l’expression du pape Léon XIII, est né à Lisbonne (Portugal) au temps des croisades ; disciple de saint Augustin et de saint François d’Assise, il fut missionnaire, prédicateur, thaumaturge, mystique, puis, après sa mort, vénéré sur sa tombe à Padoue (Italie) et invoqué dans le monde entier, comme le montre le grand nombre de ses statues présentes dans toutes les églises. Mais qui est ce « saint que tout le monde aime » (Léon XIII) et que le pape Pie XII proclama « docteur évangélique de l’Église » ? Écoutons son histoire et les nombreux témoignages de sa présence, de sa compassion, de la paix et de la foi retrouvée.
Valentin Strappazzon, ofmconv Franciscain conventuel à Padoue, spécialiste de la spiritualité antonienne
Valentin Strappazzon, ofmconvFranciscain conventuel à Padoue, spécialiste de la spiritualité antonienne
Un enfant de bon caractère. Antoine, appelé Fernando Martins à son baptême, est né à Lisbonne, future capitale du  Portugal, de Martin, fils d’Alphonse, et de Maria Taveira, en 1195 (ou 1190, d’après les analyses effectuées sur ses restes mortels), à l’ombre de la cathédrale. « Garçon de bon caractère, écrivent ses biographes, il apprit de ses parents à ouvrir largement ses mains aux pauvres et la miséricorde grandit avec lui dès l’enfance» Confié pour son éducation et son instruction aux chanoines de la cathédrale, il ne céda point aux plaisirs d’une ville grouillante de jeunesse et de couleurs, peuplée de croisés teutoniques et bretons, attirés par le bon air et le soleil, mais apprit les rudiments de la grammaire et du bon parler, visita des églises, goûta au latin et à la liturgie et, à l’âge de prendre femme, il choisit de se consacrer à Dieu chez les Chanoines réguliers de Saint-Augustin, au monastère de São Vicente de Fora (Lisbonne), où enseignaient des maîtres experts en théologie, en logique et en médecine.  

À l’école d’Augustin et de François.
La proximité de la ville et les trop fréquentes visites de parents et d’amis nuisaient cependant à son amour du silence et de l’étude. Au bout de deux ans, il s’en alla donc au monastère de Santa Cruz de Coimbra (200 km plus au nord) et, par sa conduite, il montra clairement à tous que le changement ne fut pas seulement de lieu mais de vie. Ce furent les années les plus fécondes de sa formation théologique et spirituelle. Là, écrivent ses biographes, il scrutait le sens caché des Écritures et fortifiait sa foi contre les erreurs ; là, à l’école des Pères et des Docteurs de l’Église, il apprenait la sagesse et, en peu de temps, il fit preuve d’une telle connaissance des Écritures que sa mémoire lui servait de livre. Jusqu’au jour où des Frères pauvres de François frappèrent à la porte du monastère pour demander l’aumône. Ces Frères s’étaient installés depuis peu à l’ermitage de saint Antoine du désert, près de la ville, ils vivaient de leur travail et, bien qu’illettrés, ils enseignaient l’Évangile par leur vie.
 

Missionnaire au Maroc.
Le 16 janvier 1220, cinq de ces Frères, envoyés par François évangéliser les Sarrasins au Maroc, furent cruellement décapités par le sultan et leurs corps, déchiquetés, ramenés par l’Infante Don Pedro, frère du Roi Alphonse II, à Coimbra, y reçurent un accueil triomphal. L’événement secoua fortement l’esprit de Fernand qui, concevant dans son cœur le projet de partir, lui aussi, au Maroc donner sa vie pour le Christ, priait ainsi : « Oh, si le Très-Haut daignait me faire partager la couronne de ces saints martyrs ! Si l’épée du bureau me trouvait pliant mon cou, à genoux, pour le nom de Jésus. » Un jour, il confia aux Frères son projet de vêtir leur bure, sur la promesse d’être envoyé annoncer le Christ aux Sarrasins. La prise d’habit eut lieu le surlendemain ; à cette occasion, il changea le nom de Fernand pour celui d’Antoine, en souvenir de l’ermite égyptien du désert, patron de l’ermitage et, au début de l’automne, partit pour le Maroc. Est-ce ferveur de jeunesse ou présomption de ses propres forces ? Le fait est que, immobilisé par une maladie, Antoine ne put réaliser son rêve et, au début du printemps, il fit retour au Portugal. Il était en vue de l’Espagne, lorsque des vents contraires projetèrent le bateau sur les côtes de la Sicile.
 

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Antoine, « évêque » de François.
Accueilli par les Frères de Messine (Sicile), il apprit qu’un chapitre de toute la Fraternité allait avoir lieu à Assise (Ombrie), fin mai, pour la Pentecôte 1221. Il s’y rendit, malgré les suites de la maladie et du naufrage, y rencontra et entendit François parler des biens promis à ceux qui servent le Seigneur, mais, lorsque tous les Frères regagnèrent leur communauté, Antoine resta seul, inconnu de tous et discret sur sa culture et son ministère sacerdotal. Frère Gratien, provincial de Romagne (Italie), lui demanda alors s’il était  prêtre : « Oui », répondit Antoine, et Frère Gratien l’envoya à Montepaolo, sur les hauteurs de Forlí, où six Frères vivaient en ermitage. Là, pendant une année et demie, il vécut dans le silence, la prière et, par les jeûnes et la pénitence, maîtrisa durement son corps. Un jour de septembre 1222, des Frères mineurs et des Frères Prédicateurs étaient rassemblés à Forlì (Émilie-Romagne), à 180 km au nord d’Assise et à 75 km au sud-est de Bologne, pour une ordination sacerdotale et le supérieur invita Frère Antoine à tenir la conférence spirituelle d’usage. Il s’en esquiva selon son habitude, mais, réclamé par tous, il commença à parler d’une voix claire et exposa les Écritures avec une telle profondeur que celui qu’on ne croyait bon qu’à laver la vaisselle et à balayer le couvent, se révéla expert théologien, exégète, orateur et homme spirituel. Aussitôt Frère Gratien lui confia la charge de prédicateur dans la Romagne infestée par l’hérésie cathare. Peu après, François, reconnaissant en lui le Frère qui savait allier science et humilité, lui confia la charge d’enseigner la théologie aux Frères à Bologne, l’appelant « mon évêque », la charge de prêcher et d’enseigner étant réservée aux évêques ou à « des hommes éprouvés par leurs qualités de vie et de doctrine ».
 

Contre les hérésies, en France et en Italie du Nord.
En 1223, le pape Honorius III lança un appel à Louis VIII, roi de France, pour lui demander d’intervenir en Languedoc, où « les hérétiques attaquaient ouvertement l’Église et ruinaient la foi catholique ». Antoine fut donc envoyé dans le Midi de la France pour ramener les croyants à la foi et à la morale de l’Évangile. Il enseigna à Montpellier et à Toulouse ; à Limoges, il fut responsable des communautés de France et le couvent du Puy l’eut comme supérieur. Jean Rigaud, Frère mineur, originaire de Limoges, puis évêque de Tréguier, nous a laissé le récit de nombreux miracles accomplis à Saint-Pierre du Queyroux, Saint-Junien, Solignac et Brive, dans le Limousin. Les grottes de Brive où il menait vie solitaire sont aujourd’hui un lieu de pèlerinage et de spiritualité parmi les plus fréquentés de France. Vers septembre 1224 et mai 1225, à Arles, François, encore vivant, approuva par sa bénédiction son travail de prédicateur et son amour de la Croix. En Provence et en Languedoc, dans le Limousin et en Velay, Antoine fonde nombreux couvents de Frères Mineurs. Les nombreuses conversions qui surviennent en France et en Italie lui valent le surnom de « marteau des hérétiques ».
Rentré en Italie, il assiste au Chapitre général de la Pentecôte à Rome en 1227 (après la mort de saint François le 3 octobre 1226). Antoine y fut nommé provincial de l’Italie du Nord. Au cours de ce mandat, à Verceil (Piémont), l’abbé Thomas Gallo nous laissa de lui le portrait d’un mystique qui, « telle une lampe et à l’image de Jean-Baptiste, enflamme et éclaire l’Église de Dieu ».

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Le grand Carême de Padoue.
Au chapitre général qui eut lieu à Assise pour la Pentecôte 1230, durant lequel il prêcha devant le pape, qui, impressionné par sa connaissance de la Bible, l’appela « écrin, trésor du Testament », Antoine fut déchargé de toute tâche de gouvernement des Frères et reçut l’autorisation de prêcher librement en tous lieux de son choix. Il s’établit à cette occasion à Padoue (Vénétie), au couvent Sainte-Marie, à l’ouest de la ville où il avait séjourné durant son provincialat et noué des liens d’amitié et d’affection avec les habitants. Il occupa l’hiver 1230-1231 à la mise en forme de son œuvre écrite, Les Sermons des dimanches et des fêtes de l’année, mais dut l’interrompre au début du mois de février pour se consacrer entièrement, pendant quarante jours, « avec un zèle infatigable à la prédication, à l’enseignement et au ministère de la confession jusqu’au coucher du soleil, très souvent à jeun ». Ce fut un temps d’activité harassante, dans les églises de la ville, en plein air, devant une assistance qui dépassait parfois les 30 000 personnes de tous âges et de toutes conditions, mais très riche d’« une abondante moisson pour le Seigneur » : pacification d’anciennes rancunes, restitution de biens volés de gré ou de force, libération de pères de famille retenus en prison jusqu’à l’épuisement des dettes de l’usure, ferveur de femmes désirant toucher ou emporter comme relique un morceau de sa bure, conversion de bandits notoires et de femmes publiques…

Père de Padoue et Docteur de l’Église. Antoine connut d’avance le jour de sa mort et annonça du haut d’une colline entourant Padoue, l’honneur dont la ville allait jouir à cause de ses mérites. Épuisé, tourmenté par une hydropisie persistante, il dut se retirer à Camposampiero, à une vingtaine de kilomètres au nord de Padoue, pour recouvrer la santé et reposer son esprit. Tiso, comte du lieu et ami des Frères, construisit entre les branches d’un noyer trois cellules, une, au centre, pour lui et une, de chaque côté, pour ses deux compagnons. Ce fut « sa dernière demeure parmi les mortels ». Car, le vendredi 13 juin de l’an du Seigneur 1231, au cours du repas, il fut atteint d’infarctus et demanda à être ramené dans sa communauté de Padoue. Le voyage, sur un char à bœufs, fut pénible. À l’entrée de la ville, un Frère lui conseilla de s’arrêter au monastère de la Cella chez les Frères qui prêtaient assistance spirituelle aux Clarisses. C’est là que l’âme de Frère Antoine, munie des sacrements de l’Église, après avoir contemplé de ses propres yeux Jésus, son Seigneur (« Je vois mon Seigneur, Il m’appelle à Lui »), « fut absorbée dans l’abîme de la lumière ».
« Ô vrai saint serviteur du Très-Haut, conclut son biographe, tu as mérité à la fois de vivre et de voir le Seigneur. Ô âme sainte, que bien que non arrachée par la main du persécuteur, tu as été transpercée par le désir du martyre et l’épée de la souffrance. Nous te prions, digne père : accueille avec bonté ceux qui t’honorent par l’offrande de leur dévotion, et assiste ceux à qui il n’est pas encore permis d’accéder à la face de Dieu. »  

Aussitôt, des bandes d’enfants envahirent la ville au cri : « Le père saint est mort ; saint Antoine est mort », et toute la population pleura « le Père de Padoue, son guide et son cocher, qui laissait un peuple d’orphelins ». Durant plusieurs jours, son corps fut l’objet de disputes entre les habitants de Capodiponte (aujourd’hui Arcella), dans la banlieue, puisque le pont séparait ce quartier de la ville et la communauté de Sainte-Marie, qu’Antoine avait choisie de son vivant comme lieu de sa sépulture. Le matin du cinquième jour, un cortège triomphant et une liturgie solennelle, présidée par l’évêque, accompagnèrent sa dépouille à sa dernière demeure. Un lieu que les biographes devaient chanter comme une nouvelle Jérusalem, rassemblent le nouveau peuple de Dieu dispersé, au même titre que la Jérusalem de l’histoire, Rome et Saint-Jacques de Compostelle.
 

L’accomplissement de nombreux miracles, dès le jour de sa sépulture, suscita très vite un mouvement en faveur de sa canonisation qui eut lieu le 30 mai 1232 par le pape Grégoire IX, moins d’un an après sa mort. Très vite fut projetée la construction d’une grande basilique à Padoue chargée d’accueillir les nombreux pèlerinages et de lui rendre hommage (1238-1310). Trente-et-un ans après, le 8 avril 1263, Frère Bonaventure, docteur en théologie et ministre général de l’Ordre, procéda à la reconnaissance canonique du corps du saint et découvrit, avec émotion, sa langue encore fraîche et intacte. Le culte de saint Antoine se répandra notamment à partir de la Renaissance, en Extrême-Orient et dans le Nouveau monde, dans le sillage des explorateurs portugais. Si la dévotion populaire, très fervente à travers le monde entier, représente souvent le saint comme un franciscain très accueillant que l’on invoque pour retrouver les objets perdus, il ne faut pas oublier qu’il est avant tout un grand théologien et un contemplatif. Le 16 janvier 1946, fête des cinq martyrs du Maroc, Pie XII proclamait saint Antoine de Padoue, « docteur évangélique de l’Église ».
Compléments
Sources documentaires

3 propositions pour construire l'avenir

Les 3 propositions que le Frère Valentin Strappazzon a faites le samedi 3 mars 2018.

Engagement

Je médite l’Évangile de ce jour et je
donne le pain, à l’exemple de saint Antoine.

Je m'engage

Formation

Pourquoi suis-je sauvé par la mort d’un homme il y a 2.000 ans ?
Découvrez la réponse du Père Michel Gitton.

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Prière

Prions « Marie, notre espérance »,
prière rédigée par saint Antoine.

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